Guillotine, d’après Victor Hugo

(Les dernières représentations de ce spectacle ont eu lieu en mars 2020.
Il n’est aujourd’hui plus proposé)

Imaginez que vous n’ayez plus que six semaines à vivre…
Pourriez-vous encore rire, aimer, pleurer, vous révolter ?
Que reste-t-il de celui qui sait précisément à quelle heure sa vie va s’achever ?

Avec tout son génie, Victor Hugo s’est plongé dans l’humanité d’un condamné à mort. Il en est ressorti bouleversé et déterminé à combattre la peine capitale.
Deux destins, deux enjeux : Hugo et le condamné sont sur la scène. Ils ont six semaines pour sauver une existence, six semaines pour redonner un sens à la nôtre.

A l’ombre de la guillotine, la vie devient urgente, les émotions plus intenses.

Site dédié au spectacle : www.victorhugoguillotine.com

Vidéo Victor Hugo Guillotine

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GENÈSE DU PROJET

Victor HUGO a prononcé pendant sa carrière politique plusieurs grands discours qui résonnent encore aujourd’hui. Pour les partager avec le plus grand nombre, nous avons décidé, à partir de 2009, de traiter de certains d’entre eux qui nous semblaient les plus importants : la paix, la misère, la liberté de la presse, le suffrage universel, l’éducation, la culture… Nous avons mis en place des ateliers de recherche et plusieurs formes artistiques courtes ont été présentées au public en 2010.

LE PROJET

Après plusieurs années de travail autour du parcours politique de Victor Hugo, forts des rencontres et des expériences vécues notamment lors d’ateliers avec des jeunes, autour de “l’homme du siècle” et de nos désirs communs d’artistes, nous avons décidé de porter le plus constant et le plus virulent des combats d’Hugo sur scène : la lutte contre l’échafaud.

Amener le mouvement dans la parole, faire jaillir la vie (et la mort) de l’écrit, mêler les genres, les gens, dans un spectacle qui parle de nous, société qui s’agite. Partager, renouveler et raviver notre parole et le feu qu’elle doit transmettre et diffuser: voilà l’ambition de ce projet.

NOTE D’INTENTION

Victor Hugo n’eut de cesse, tout au long de sa vie, de dénoncer la peine de mort, « signe spécial et permanent de la barbarie », et de prôner son abolition. Fil conducteur de son parcours littéraire et politique, ce combat s’incarna dans ses premiers romans – Han d’Islande (1823), Le dernier jour d’un condamné (1829), Claude Gueux (1834) – avant d’être porté à l’Assemblée nationale, où il échoua, le 15 septembre 1848, à faire évoluer la loi. Discours politiques, correspondance, poésies de Victor HUGO s’enroulent donc autour d’un « squelette », le dernier jour d’un condamné, pour créer le corps du spectacle. Ce spectacle qui rassemble des écrits, que Philippe VUILLERMET et Régis VIROT ont souhaité lier, délier et relier tour à tour invite chacun à méditer en conscience sur la peine de mort et ne pas oublier qu’elle demeure encore pratiquée dans de nombreux pays, notamment aux Etats-Unis et en Chine.

MISE EN SCÈNE

Il ne s’agit pas ici de déclamer des fragments de textes mis bout à bout, mais bien plutôt de les faire (re)vivre à travers la mise en scène associant l’engagement des corps, dans le mouvement comme dans l’immobilité, au jeu d’acteur, au son et à la lumière. Sur le plateau, le condamné à mort et l’écrivain dialoguent sans jamais se croiser, l’un s’avançant inexorablement vers l’exécution annoncée, l’autre militant avec passion pour l’abolition de la peine de mort. Le souffle des mots et le poids des silences sont accentués par le langage des corps, toujours sous tension, afin de rendre toute leur force aux textes d’Hugo. Deux comédiens sur le plateau, pour deux personnages ; l’un évoluant librement dans l’espace, l’autre à peine, dans ce « hideux Bicêtre » qui ne semble qu’un long couloir menant à la « placarde ». Deux espaces aussi, alternativement occupés, traversés, dansés par de multiples autres personnages, tantôt facilement identifiés, tantôt marée humaine balayant tout sur son passage : – Un espace « libre » où des mannequins sur roulettes mis en mouvement par un comédien devenu « opérateur » partageront les rêves du condamné, moments intimes ou épiques, réconfortants ou glaçants… – L’espace clos, tunnel métallique horizontal formé de 3 « cellules » de plus en plus étroites sur lesquelles parfois un tissu extensible vient se poser, mélange de rigidité contre laquelle le condamné se cogne, et d’élasticité qui le retient et le colle à son destin. Seuls les moments fantasmés par l’un, écrits par l’autre, permettront parfois aux deux personnages de s’approcher, de s’accrocher, comme on s’accroche à l’espoir, à ses rêves, à la vie, et de partager ce même espace où les corps parleront autant que résonnent les mots d’HUGO.

BIBLIOGRAPHIE

  • Han d’Islande, chapitre XLVIII, roman, 1823
  • Le dernier jour d’un condamné, roman, 1829
  • Préface du dernier jour d’un condamné, 1832
  • Discours devant l’Assemblée Constituante, 15 septembre 1848
  • Plaidoirie au procès de Charles Hugo, L’événement, 11 juin 1851
  • Correspondance, « A Lord Palmerston, Angleterre », 14 février 1854
  • L’échafaud, poème, 30 mars 1856
  • Correspondance, journaux belges, 21 janvier 1862
  • Correspondance, « A Monsieur Bost, Suisse » 17 novembre 1862
  • Correspondance, « A Pedro de Brito Aranha , Portugal», 15 juillet 1867
  • Quatre-vingt-treize, roman, 1874